L’addiction à la malbouffe est-elle possible ?

Selon le docteur Paul J.Kenny directeur du département de neuroscience à l’école de médecine Icahn du mont Sinaï à New York c’est une question très sérieuse.

Une étude a été mené par ce dernier et son équipe avec des rats, il a été mis à disposition des rongeurs des aliments classiques pour animaux et de l’autre côté de la nourriture riche en calorie (cheesecake, saucisses, chocolats…).

Ces derniers ont délaissé la nourriture saine au profit de la malbouffe. A la suite de cette alimentation ils sont devenus obèses.

Pour comprendre leur comportement face à la nourriture, les rats ont été conditionné à associer un signal, un flash lumineux à une décharge électrique évoquant  un danger c’est-à-dire un sentiment de peur. SI le rat était obèse et voyait ce signal lorsqu’il était en train de consommer un cheesecake ou du chocolat alors il ne prêtait aucune attention à ce signal, la recherche de plaisir prévalait sur l’instinct de survie, ce comportement avait déjà été observé lors d’une étude sur l’addiction à la cocaïne.

Les scientifiques ont démontré que ces mêmes envies irrépressibles face à la nourriture sont également présentes chez les humains. Les personnes obèses ont l’envie de réduire leur consommation de calorie mais se sentent incapables de s’empêcher de trop manger malgré les risques pour leur santé.

Il n’y a encore pas si longtemps, les gens considéraient l’obésité comme un trouble du comportement découlant d’un manque de volonté ou de contrôle de soi et non pas une maladie comme on peut l’observer aujourd’hui.

Lors de travaux sur des souris Douglas Coleman et de Jeffrey Friedman ont détecté dans un des groupes de souris une anomalies génétiques dans les cellules graisseurs qui produisent une hormones la leptine. C’est l’hormone qui permet de donner le signal de satiété en fin de repas.

En revanche, les souris carencées en leptine ont un appétit insatiable et deviennent obèses.

Puis, dans une seconde étude, Coleman et Friedman ont montré que l’obésité des souris était dû à une anomalie génétique

La question qu’on peut se poser est la suivante : L’obésité est-elle un trouble hormonal ?

C’est en partie vrai seulement, selon les observations peu de personnes obèses souffrent de cette défaillance génétique hormonale. Or si cela relevé uniquement de ce déséquilibre des tests sanguins nous indiqueraient l’origine de cet excès ou cette carence d’hormone, mais les personnes souffrant d’obésité ont un taux « normal ».

Les hormones de l’appétit activent ou inhibent des zones neurologiques situées dans l’hypothalamus se trouvant au centre du cerveau, ce dernier agit également sur le circuit de la récompense, du plaisir ainsi que de la motivation. Par exemple lorsqu’on pratique une activité, dépense de l’argent ou faisons des efforts afin d’obtenir de la nourriture la récompense reçue sera satisfaisante.

Lorsque nous avons faim les hormones amplifient nos réactions face à la nourriture ainsi la région du striatum (hyperconcentré en endorphine) provoquant sensation de plaisir et de récompense. Au fil du repas la nourriture devient moins attirante et notre attention s’en détourne.

Ceci est un peu plus compromis avec la malbouffe, avec les aliments très gras, très sucré, très salé, Cette dernière active le circuit de la récompense de manière tellement intense que cela prend le dessus sur les mécanismes hormonaux de la satiété et donne envie de manger plus alors que la faim est censée diminuer.

 

C’est comme quand nous finissons un repas, nous sommes rassasiés mais nous trouvons toujours une petite place pour le dessert.

 

 

 

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